SEMAINES 3 & 4 - Approfondissement et préparation à l'état d'avancement 1

1.  Evolution du quartier de Sclessin

On peut synthétiser l’évolution du quartier de Sclessin en 4 phases

-   Une période rurale caractérisée par de grandes parcelles agricoles dans la plaine alluviale et des vignobles sur les coteaux de la colline de Cointe

-   Cette période rurale est suivie d’une première phase de mutation

-   Cette mutation conduit à l’industrialisation qui se ressent surtout en bordure du fleuve

-   Une seconde phase de mutation est en cours actuellement, cette phase de redynamisation du quartier est marquée par le passage prochain du tram qui traverse la ville de Liège depuis Coronmeuse jusqu’au stade du Standard et la réhabilitation du site du Val Benoît.

2.  Circulations et accessibilité

   2.1.    Transports en commun

      2.1.1.   Tram

Le tram traverse la ville de Liège en reliant Coronmeuse à Sclessin sur 12.5 km de long. Il passe en autre par la Place Général Leman, la Gare des Guillemins, le Boulevard d’Avroy, la Place Saint Lambert avant de prendre la direction de Coronmeuse.

Sclessin sera desservi par 4 arrêts de tram situés sur la Rue Ernest Solvay:

• Station Val Benoît
• Station Pont des Modeleurs
• Station Place Ferrer
• Station Standard

La station Pont des Modeleurs est assez proche de la parcelle à étudier mais se situe de l’autre côté des voies de chemin de fer. Un passage sous-voie permet néanmoins l’accès au site. 

Ce passage sous-voies est actuellement peu fréquenté et non accessible aux PMR, poucettes et vélos.

→ On peut toutefois supposer qu’un meilleur éclairage et davantage de trafic piéton généré par le tram et les nouveaux logements créés suffiront à le rendre plus agréable.

     2.1.2.   Bus

Le quartier de Sclessin est largement desservi par les lignes de bus. Les lignes 2, 3, 9, 20, 27, 58, 90 et 94 transitent par le quartier.

• La ligne 2 : Liège – Tilleur – Seraing – Boncelles – Sart Tilman
• La ligne 3 : Liège – Tilleur – Jemeppe – Flémalle – Trixhes
• La ligne 9 : Opéra – Seraing – Engihoul – Flône – Tihange – Huy
• La ligne 20 : Pont d'Avroy – Guillemins – Cointe – Bruyères – Sclessin
• La ligne 27 : Opéra – Ougrée – Bois Abbaye – Seraing – Jemeppe
• La ligne 58 : Guillemins – Standard – Université – CHU – Boncelles
• La ligne 90 : Liège – Ougrée – Boncelles – Anthisnes – Ouffet – Warzée
• La ligne 94 : Liège – Ougrée – Boncelles – Neuville – Tinlot – Warzée

     2.1.3.   Train

La ligne 125 reliant Liège et Namur s’arrête à Sclessin à la fréquence d’un train par heure dans chaque sens en semaine. Cette ligne dessert également les stations de Flémalle Haute et Huy entre autres.

La Gare des Guillemins est également facilement accessible via les lignes de bus notamment et prochainement avec le tram. Elle est située à 2.5 km de la parcelle.

   2.2.    Mobilités douces

     2.2.1.   Piétons

Il existe trois moyens de traverser les voies de chemin de fer à pied :

• Le passage sous-voies Rue des Pampres (également automobiles) qui accueille les flux venant de la place Ferrer
• Le passage sous-voies situé au niveau du Pont des Modeleurs mais qui n’est pas accessible aux PMR
• Le Pont des Modeleurs dont l’arrivée côté Meuse est assez éloignée des flux piétons principaux

     2.2.2.   Vélos

Le RAVel n°1 s’arrête au niveau du Val Benoît en venant de Liège et Herstal. Une liaison balisée permet de relier les deux parties aménagées du RAVel depuis le Val Benoît jusqu’à Seraing. Elle s’étend sur 8,4 km et passe par la Rue de l’Hippodrome et longe donc notre parcelle.

→ Il pourrait être intéressant de créer une transition du RAVel vers Cointe, peu desservie par les vélos, en passant par notre parcelle.

    2.3.    Voitures

L’accès à l’autre côté de la ligne 125 peut se faire via le Pont des Modeleurs, le passage sous-voies Rue des Pampres ou bien via Cointe par la Rue Côte d’Or.

    2.4.    La trame viaire existante

On distingue trois principaux axes dans la trame viaire actuelle de Sclessin : les quais, la Rue Ernest Solvay et la Rue Côte d’Or. Les voiries secondaires s’organisent en général de manière orthogonale à ce système de base.

→ Conserver ce type de système au sein de l’îlot

3.  Eau et biodiversité

    3.1.    Espaces verts « vécus »

On dénombre un seul parc public à Sclessin : le parc Joseph Halkin.

    3.2.    Espaces verts « non vécus »

Bien qu’il n’y ait qu’un seul parc public à Sclessin, le quartier n’en est pas moins dépourvu d’espaces verts. En effet, la colline de Cointe et le talus de la ligne de chemin de fer 36 A sont fortement végétalisés. Ces espaces ne peuvent être appropriés par les usagers mais permettent l’établissement d’axes verts propices au développement de la biodiversité.

Citons comme exemple le projet de liaison verte entre les deux terrils : le terril du Perron situé au nord du stade du Standard et le terril Piron sur la colline de Cointe. Cet axe est assez peu construit, uniquement la station d’épuration et quelques habitations éparses.

Il existe une réelle possibilité de générer une traînée verte jusqu’à la Meuse à l’image de la liaison des deux terrils. Celle-ci apparaît lors de l’analyse de l’ortho-imagerie par infrarouge via le géoportail Wallonie. En effet, si le futur parking à proximité de l’arrêt de tram est correctement travaillé, on peut obtenir un passage de la biodiversité de la colline de Cointe jusqu’à la Meuse.

    3.3.    Gestion de l’eau

Il faut prendre conscience de l’impact de l’eau sur le projet et, plus précisément, des précipitations. En effet, un risque d’inondations par ruissellement depuis la colline de Cointe n’est pas à exclure.

→ Elément intéressant et générateur pour le projet

4.  Fonctions

    4.1.    Actuellement

     4.1.1.   Logements

Types de logements

On peut observer que l’habitat mitoyen est majoritaire dans un périmètre proche de l’îlot. Ensuite, on retrouve les appartements et les studios. Enfin, le manque réside dans l’habitat type « Maisons 4 façades ».

Statuts d’occupation du bâti

On retrouve, principalement, des habitants qui sont propriétaires. Ensuite, les locataires dans le secteur privé et particulier reprennent 30%. Enfin, on constate un réel manque des logements sociaux.

Superficie des logements

Les logements jusqu’à 50 m² et comprenant entre 50 et 100m² sont les plus présents dans un périmètre à proximité de la parcelle. En revanche, les logements de plus de 100m² sont peu présents et peuvent constituer un manque selon la population analysée ci-après (par exemple, dans le cas de familles nombreuses).

     4.1.2.   Espaces publics

Existants comme la place Ferrer ou la place Général Leman, ou en cours d’aménagement comme le Val Benoît, les espaces publics autres que les infrastructures sportives sont rares. Dans le cadre de notre projet, l’implantation d’un espace public entre la place Ferrer et le Val Benoît mais de l’autre côté de la voie de chemin de fer permettrait d’aérer le tissu résidentiel du site et offrir ainsi un espace d’échanges et de rencontres.

     4.1.3.   Fonctions tertiaires

On peut observer un zonage au sein du quartier, hérité de l’évolution de Sclessin. On retrouve ainsi un front essentiellement industriel en bord de Meuse et un front de type périurbain à flan de colline. Entre ces deux fronts très marqués, le centre de Sclessin offre une diversité de fonctions intéressante avec notamment la place Ferrer qui rassemble bâtiments municipaux, religieux, commerces de proximités, école et crèche notamment.

En termes de commerces, on retrouve des superettes, une pharmacie, quelques cafés essentiellement situés autour de la place Ferrer et du stade du Standard, quelques restaurants, un Lidl.

Grâce à la proximité du centre de Sclessin, de nombreuses fonctions sont plus ou moins accessibles. Toutefois, on peut noter le manque d’infrastructures sportives malgré le stade du standard, deux  terrains de football au nord de la voie de chemin de fer et la plaine de sport du parc de Cointe.

    4.2.    Prévues au Val Benoît

• Fonctions tertiaires : bureaux ; implantation d’entreprises ; commerces, HoReCa
• Fonctions culturelles et sportives : salle de théâtre ; expositions ; espaces de loisirs ; club de sport
• Enseignement
• Logements (33 000 m²) : logements sociaux ; kots, lofts
• Esplanade dédiée à des fonctions culturelles

5.  Etude de la population

Statistiques de 2006

    5.1.    Age de la population

La population active est largement représentée au sein du quartier de Sclessin. La proximité de la ville est certainement un atout majeur. En revanche, les “jeunes”, les enfants et les personnes âgées sont moins présentes. L’apport de kots étudiants et de logements adaptés peut être une réponse à cette étude. Enfin, l’établissement de structures familiales est une autre possibilité.

    5.2.    Densité de population

Toujours selon l’étude de 2006, la densité s’évalue à 19 habitants par hectare. Méfions-nous de cette valeur vu la large évolution de la densité sur le territoire de ce quartier.

6.  Etude chiffrée de quartiers durables wallons

Réalisé d’après le pdf « Habiter en quartier durable » : http://www.maisondelurbanite.org/sites/default/files/publications/2011/habiter-en-quartier-durable/fichiers/habiter-en-quartier-durable.pdf

    6.1.    En terme de densité

« La densité résidentielle wallonne est en moyenne de 35 habitants et de 15 logements par hectare. Le rapport P/S wallon, soit le rapport entre la superficie brute du logement sur la superficie du terrain, est en moyenne de 0,2. […] Une densité équilibrant la consommation de terrains et la bonne implantation des logements est de 40 logements par hectare, soit environ 100 habitants par hectare avec un rapport P/S de 0,5. Elle peut être supérieure dans les centres-villes et inférieure dans les zones suburbaines et rurales, avec toutefois un minimum de 25 logements par hectare. »

   6.2.    Statut d’occupation

On renseigne un minimum de 10% de logements publics.

    6.3.    Type de logements

A l’échelle de la région, on constate une réelle différence avec le quartier de Sclessin. En effet, la majorité des logements sont des « maisons 4 façades ». De plus, on peut noter une certaine contradiction entre la recherche de performance énergétique propre aux quartiers durables et le choix entre logement mitoyen ou 4 façades.

Enfin, par analyse de différents cas, on constate généralement du logement collectif ou présentant au moins un mur mitoyen.

Notons que la diversité de l’organisation des logements (nombre de chambres, ...) est un facteur à prendre en compte également.

7.  Synthèse de la situation existante

	Atouts	Faiblesses
Circulations/Accessibilité	-       Axe routiers important (quai de Meuse entre E25 et E46) -       Tram -       Nombreuses lignes de bus -       Gare -       Passage du RAVel -       Pont des Modeleurs	Barrières peu perméable constituée de la voie de chemin de fer au sud et du talus de la voie de chemin de fer à l’ouest
Espaces verts	« Vue verte » avec la colline et le talus du chemin de fer (Ligne 36A) Projet d’aménagement vert	1 seul petit parc « à vivre »
Fonctions	Diversité dans sclessin Proximité de Liège Proximité du campus universitaire du Sart Tilman	-       Presque totalement résidentiel dans l’environnement proche -       Ligne à haute tension traversant le site
Gabarit et Densité	-       Relativement homogène dans ses hauteurs (R+1/R+2), son orientation vis à vis de la trame viaire (orthogonale) -       Elle se diversifie dans sa densité avec un gradient observable du nord-est au nord-ouest	-       La maison de retraite à l’est ne s’intègre pas dans la trame bâtie existante -       les maisons 4 façades au nord ont de très grands jardins en comparaison avec la moyenne des logements existants -       Bâti vieillissant

	Opportunités	Menaces
Circulations/Accessibilité	Arrêt de tram et Ravel sont idéals pour un quartier durable Le quartier est aussi très bien desservi par les lignes de bus	Effet de cul-de-sac ou d’isolement à éviter en offrant une perméabilité par rapport aux barrières
Espaces verts	Terre riche et nourrie par le ruissellement depuis Cointe	Flux automobile nécessaire pour un projet de diversification d’activités
Fonctions	-        Une offre de diversification d’activités qui pourrait être très bien accueillie dans cette zone presque exclusivement résidentielle. -        Les différents moyens de transport vers Liège et le Sart Tilman permettent de toucher un large public et nous laisse donc une grand liberté dans les logements envisagés	Ne pas empiéter sur le projet du Val Benoît (attention aux doublons des fonctions)
Gabarit et Densité	Parking au sud offrant une belle vue sur la Meuse (parking de délestage pour favoriser l’utilisation des transports en communs ?)	-       Ligne à haute tension -       Diversifier les fonctions mais respecter le gabarit peu élevé du bâti voisin -       Terrains privés et front bâti morcelé au nord

Afin de répondre au critère de diversité fonctionnelle et sociale, l’enjeu est de mixer l’offre en logements et la population.

    7.1.  En terme de population

Il semble important de ramener les personnes âgées et la jeunesse au cœur du quartier. Cet apport permettra de générer de la convivialité et une meilleure dynamique de quartier.

Cela se traduit par les besoins suivants :

•  Kots
• Logements adaptés
• Logements accueillant des familles avec enfants
• Infrastructures générant de la convivialité: maison de quartier, plaine de jeu, espaces sportifs extérieurs (ou intérieurs), [services médicaux?] ...

    7.2.  En termes de types de logements

Le manque de logements sociaux est à palier. Cependant, ceux-ci doivent s’entremêler avec les autres logements afin de ne pas générer de ségrégation sociale. A nouveau, le but est de générer de la vie, une ambiance de quartier conviviale.

Ensuite, on retrouvera des logements collectifs comprenant studios et appartements pour répondre au retour de la jeunesse et des personnes âgées au sein du quartier. De plus, ce type de logements peut également répondre à une demande de la part de jeunes travailleurs sans enfants.

Enfin, un lot de maisons mitoyennes ou individuelles accueillera des familles ou des personnes âgées présentant des facilités de mobilité.

Notons qu’un gain de fonctions tertiaires doit également être apporté afin de générer la vie de jour comme de nuit.

Pour ce qui est des chiffres, un nombre de 80 logements, approximativement, semble correct vu les chiffres observés dans des exemples ou dans la moyenne wallonne.

Leur répartition est à définir.

De plus, une petite vingtaine de logements sont déjà présents sur l’îlot travaillé et une grande place à la nature veut être conservée.

8.  Définition des objectifs et schémas d’intention

1^er Objectif - Générer une convivialité de quartier et une économie absente de ce côté de la voie ferrée

Créer des connexions entre le site et le quartier et à l'intérieur du site par la mise en place de nouveaux espaces publics en relation avec les espaces publics du quartier et ainsi éviter un espace cul-de-sac qui condamnerait toute tentative de développement d’activités.

Les espaces publics existants à proximité du site sont la place Ferrer de l’autre côté de la voie de chemin de fer et l’îlot du Val Benoît encore aujourd’hui en cours de réaménagement. Sur le site, des espaces publics pourraient être créés sous la ligne à haute tension traversant la parcelle du Nord au Sud. Ils pourraient ainsi intégrer la liaison douce entre le Ravel et Cointe.

A l’Ouest les petites rues à sens unique et à l’Est le pont des Modeleurs permettent difficilement de créer un flux  d’automobiles suffisant pour faire vivre les potentielles activités proposées au cœur de la parcelle. A contrario, les rues de l’Hippodrome au sud et Côte d’Or au nord sont larges et peuvent permettre ce flux d’automobiles, ainsi un axe routier Nord-Sud paraît le choix le plus judicieux.

Le site peut être connecté avec le réseau viaire environnant à différents endroits relevés dans l'analyse. Certaines zones permettent une connexion pour les modes doux uniquement, particulièrement dans la partie sud du site, près du pont des Modeleurs et à l’Ouest face aux petites rues à sens unique. Afin de susciter l'intérêt des promeneurs, il est nécessaire de proposer aux différentes extrémités de ces connexions des fonctions attractives. La zone nord est actuellement la plus défavorisée car il n’y a que des habitations à proximité, une réflexion sur l’une des rares voies d’accès à Cointe débouchant au nord du site devient alors très intéressante. 

Cet objectif va de pair avec le suivant...

2^ème Objectif - Mixité sociale et fonctionnelle

En effet, l’envie de convivialité et d’économie est proche de la mixité des habitants afin de créer une dynamique de quartier.

De plus, cet objectif répond à un besoin au sein du quartier (voir 4.1. et 5.)

Cette forte mixité permet, également, un travail prononcé sur les relations privés-publics entre les différents corps de bâti. Vu la propension à mettre en valeur la nature et la biodiversité, les filtres d’intimité peuvent être gérer par l’organisation paysagère et le jeu sur le relief (exemples: jardins privés/semi-privés/publics, terrasses en haut du talus avec l’espace public en contrebas, ...).

3^ème Objectif - Durabilité & Nature

Intégrer et aménager un quartier durable qui ferait figure de précurseur au sein d’une trame bâtie, symbole d’un passé ouvrier et industriel mais aujourd’hui vieillissante.

Ce quartier offrirait également un poumon de biodiversité en relation avec le projet d’aménagement d’axe vert entre les deux terrils mais aussi avec la colline de Cointe. En effet, il est possible de développer un axe vert reliant Cointe à la Meuse, passant par l’îlot.

4^ème Objectif - Conservation de l’existant et Intégration à la topographie

Intégrer et valoriser les traces de l’histoire du quartier avec par la conservation de l’entreprise Ressort Kessen dans le paysage de l’îlot, par exemple.

Dans un second temps, on cherche à travailler avec les variations de relief au niveau du talus du pont des Modeleurs. De plus, il est peut-être possible de tirer parti des ruissellements à risque en provenance de la Colline de Cointe pour l’environnement paysager.

5^ème Objectif - Recoudre le front bâti

Cet objectif est étroitement en lien avec le précédent. En effet, l’objectif est de repartir de ce qui existe et de venir le compléter. L’analyse  a mis en évidence un front bâti déstructuré au niveau des rues de l’hippodrome, Faleye et du pont des Modeleurs, principalement. Dès lors, le but est de retrouver une cohérence en périphérie qui puisse s’exprime en rapport avec le codeur de l’îlot.